Clique sur la phrase qui correspond à ta situation.

 

J'ai entre 10 et 12 ans et j'ai oublié de demander
la permission d'un adulte pour lire cette page.
Je retourne donc lire le résumé du chapitre 16
.

 

J'ai entre 10 et 12 ans et j'ai l'autorisation d'un adulte
(parent, enseignant...) de lire cette page
.

 

J'ai plus de 12 ans, ou je suis un adulte désirant lire ce chapitre
afin de porter un jugement sur son contenu.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre 16 entier.

1) Les Khmers rouges étaient extrêmistes.

Les Khmers rouges étaient "extrêmistes". Cela veut dire qu'ils voulaient aller jusqu'au bout de leurs idées, et surtout, cela veut dire qu'ils croyaient être les seuls à connaître la vérité. Ils croyaient être les seuls à avoir raison. On devient toujours intolérant lorsqu'on est extrêmiste.

Comme les Khmers rouges étaient extrêmistes, ils détestaient les gens qui avaient des opinions différentes. Il valait mieux ne pas avoir d'opinion personnelle, ou alors il fallait se taire et faire semblant d'être d'accord !

 

Les Khmers rouges disaient par exemple qu'il fallait que tout le monde soit pareil, qu'il ne devait plus y avoir de pauvreté. Qu'il n'y ait plus de pauvreté dans un pays est bien sûr une bonne chose, mais beaucoup de gens ont cru que cela annonçait la fin des malheurs. Cela n'a pas été le cas.

Les Khmers rouges détestaient les gens qui vivaient dans les villes, parce qu'ils pensaient que les gens des villes [exploitaient] les gens de la campagne, et qu'ils étaient des gens mauvais parce qu'on apprenait de mauvaises choses à la ville.

Ils ont donc classé le peuple cambodgien en deux catégories :

- les gens de la campagne, c'est à dire les paysans, qu'ils appelaient le "peuple ancien", et qu'ils ont laissés tranquille au début.

- les gens des villes, appelés "peuple nouveau", sur qui ils se sont acharnés.



Ils détestaient aussi les gens qui avaient travaillé pour l'ancien gouvernement, celui que les Américains avait aidé à l'époque de la guerre civile.

Ils détestaient également les gens qui avaient eu la chance d'aller à l'école, les professeurs, les écrivains, les journalistes (les intellectuels en général), les gens qui portaient des lunettes (d'après eux, porter des lunettes signifiait que l'on était un intellectuel), les gens qui connaissaient une langue étrangère, les médecins, les gens qui portaient une montre...

Ils détestaient la musique et les musiciens, la danse et les danseurs, les gens qui écoutaient la radio... et bien sûr les gens qui ne pensaient pas de la même façon qu'eux.

En fait, ils détestaient tous ceux qui n'étaient pas Khmers rouges comme eux. Dès le mois d'avril 1975, ils ont tué beaucoup de gens, parce qu'ils n'étaient pas comme eux et ne pensaient pas de la même façon qu'eux. Parfois ils attrapaient quelqu'un au hasard, ou alors ils l'arrêtaient parce qu'il portait des lunettes ou une montre par exemple, et ils le fusillaient sur place.

Les Khmers rouges voyaient des ennemis partout, et ne faisaient confiance à personne. A la fin, ils ont même fini par se détester entre eux.

 

2) Ce que les Khmers rouges ont fait au Cambodge.

 

Ce que tu vas lire dans ce long chapitre te montre un exemple de ce qu'il arrive lorsqu'un pays est gouverné par des dirigeants extrêmistes.


Dès qu'ils ont pris le pouvoir, les Khmers rouges ont décidé que plus personne ne devait vivre en ville. Ils ont donc chassé de force tous les habitants des villes, et les ont obligés à aller travailler à la campagne.

Les gens sont partis sur les routes, souvent sans rien à boire ou à manger. On appelle cela l'exode. Ils ont marché des jours et des jours. Il faisait très, très chaud, et les gens ont beaucoup souffert durant cet exode. Beaucoup sont morts. Les gens qui refusaient de quitter leur maison et partir sur les routes de l'exode ont été fusillés par les soldats. Ces soldats Khmers rouges avaient parfois ton âge !

Cette illustration montrant l'exode de la population cambodgienne provient de "L'eau et la terre", une bande dessinée de Sera.
Parents, enseignants : pour en savoir plus, cliquez ICI.


Extrait de L’Eau et la terre de Sera, publié aux Editions Delcourt
© Guy Delcourt Productions – Sera
Tout droit de reproduction réservé.

Avec l'aimable autorisation de l'auteur.


Ceux qui ont survécu à cette longue exode sont donc devenu paysans, parfois ouvriers. Les gens ont été envoyés dans des camps de travaux forcés. Parfois les enfants étaient envoyés dans des camps spéciaux pour eux, c'est à dire qu'ils étaient séparés de leur famille, du moins s'ils leur restait encore de la famille.

 

Tout le monde devait être vêtu de noir. Avoir des vêtements colorés était interdit.

 

Lire des livres était interdit. De toute façon, il n'y avait plus de livres à lire.

 

Jouer était interdit. De toute façon, il n'y avait plus de jouets pour les enfants.

 

Chanter autre chose que les chansons révolutionnaires était interdit.

 

Faire la cuisine était interdit. Il fallait manger dans les "cantines communes", très vite et sans parler.

 

Tout était interdit. Les gens avaient juste le "droit" de travailler très, très dur, se taire, et essayer de survivre. Les enfants devaient travailler autant que les adultes.

 

Comme les Khmers rouges ne leur donnaient presque rien à manger, les gens sont devenus très maigres. Si on avait faim, tant pis ! Les gens étaient épuisés, affamés, et beaucoup sont tombés très malades. Mais tomber malade était interdit dans certains camps, alors les gens étaient punis lorsqu'ils tombaient malades !


Beaucoup de gens sont morts de faim, de maladie, d'épuisement, ou bien ils ont été tués par les soldats. On ne pouvait plus avoir confiance en personne, car les Khmers rouges envoyaient des espions pour surveiller les gens, ce qu'ils faisaient, ce qu'ils disaient, pour essayer de démasquer un ennemi.

Par exemple, si tu te plaignais d'avoir faim, on te répondait que tu n'étais qu'un égoïste, que tu ne pensais qu'à toi, que c'était la preuve que tu refusais de devenir pareil que les autres, et que tu étais donc un "ennemi de la révolution"... et tu étais puni...

Tout le monde avait très, très peur. Les gens avaient peur lorsqu'ils se levaient le matin, ils avaient peur lorsqu'ils allaient travailler, ils avaient peur pendant qu'ils mangeaient, et ils avaient peur lorsqu'ils se couchaient le soir. Et le lendemain, la peur, la faim et l'épuisement recommençaient.

 

Les Khmers rouges ont transformé un lycée de Phnom Penh en prison. Cette prison s'appelait S21. Des hommes, des femmes et même des enfants ont été emprisonnés là bas. C'était une prison tellement dure que lorsqu'on arrivait là bas, on était certain de ne plus jamais en ressortir.

Sur les dizaines de milliers de gens qui ont été emprisonnés à S21, seuls 7 ont survécu !

Les Khmers rouges avaient l'habitude de photographier les prisonniers à leur arrivée.

Voici des photos de prisonniers à leur arrivée à S21.

Regarde bien ces visages d'hommes, de femmes et d'enfants : certains sont tristes, d'autres expriment la peur, d'autres encore l'incompréhension.

La prison S21, aussi appelée Tuol Sleng, est aujourd'hui un musée. Des milliers de photos de prisonniers y sont affichées sur les murs, pour que l'on n'oublie pas ces personnes, et pour que cela ne recommence jamais !

 

Le régime totalitaire des Khmers rouges a été pour les gens qui l'ont vécu un horrible cauchemar qui a duré pendant quatre ans !!