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Ce que les Khmers rouges ont fait au Cambodge.
Ce que tu vas
lire dans ce long chapitre te montre un exemple de ce qu'il arrive
lorsqu'un pays est gouverné par des dirigeants extrêmistes.
Dès qu'ils ont pris le pouvoir, les Khmers
rouges ont décidé que plus personne ne devait vivre
en ville. Ils ont donc chassé de force tous les
habitants des villes, et les ont obligés à aller
travailler à la campagne.
Les gens sont partis sur les routes, souvent sans rien à
boire ou à manger. On appelle cela l'exode.
Ils ont marché des jours et des jours. Il faisait très,
très chaud, et les gens ont beaucoup souffert durant cet
exode. Beaucoup sont morts. Les gens qui refusaient de quitter
leur maison et partir sur les routes de l'exode ont été
fusillés par les soldats. Ces soldats Khmers rouges avaient
parfois ton âge !
Cette illustration montrant
l'exode de la population cambodgienne provient de "L'eau
et la terre", une bande dessinée de Sera.
Parents, enseignants : pour en savoir plus,
cliquez ICI.

Extrait de L’Eau
et la terre de Sera, publié aux Editions Delcourt
© Guy Delcourt Productions – Sera
Tout droit de reproduction réservé.
Avec
l'aimable autorisation de l'auteur.
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Ceux qui ont survécu
à cette longue exode sont donc devenu paysans, parfois
ouvriers. Les gens ont été envoyés dans des
camps de travaux forcés. Parfois les enfants étaient
envoyés dans des camps spéciaux pour eux, c'est
à dire qu'ils étaient séparés de leur
famille, du moins s'ils leur restait encore de la famille.
Tout le monde
devait être vêtu de noir. Avoir des vêtements
colorés était interdit.
Lire des livres
était interdit. De toute façon, il n'y avait plus
de livres à lire.
Jouer était
interdit. De toute façon, il n'y avait plus de jouets pour
les enfants.
Chanter autre
chose que les chansons révolutionnaires était interdit.
Faire la cuisine
était interdit. Il fallait manger dans les "cantines
communes", très vite et sans parler.
Tout était
interdit. Les gens avaient juste le "droit" de travailler
très, très dur, se taire, et essayer de survivre.
Les enfants devaient travailler autant que les adultes.
Comme les Khmers
rouges ne leur donnaient presque rien à manger, les gens
sont devenus très maigres. Si on avait faim, tant pis !
Les gens étaient épuisés, affamés,
et beaucoup sont tombés très malades. Mais tomber
malade était interdit dans certains camps, alors les gens
étaient punis lorsqu'ils tombaient malades !
Beaucoup de gens sont morts de faim, de
maladie, d'épuisement, ou bien ils ont été
tués par les soldats. On ne pouvait plus avoir confiance
en personne, car les Khmers rouges envoyaient des espions pour
surveiller les gens, ce qu'ils faisaient, ce qu'ils disaient,
pour essayer de démasquer un ennemi.
Par exemple, si
tu te plaignais d'avoir faim, on te répondait que tu n'étais
qu'un égoïste, que tu ne pensais qu'à toi,
que c'était la preuve que tu refusais de devenir pareil
que les autres, et que tu étais donc un "ennemi de
la révolution"... et tu étais puni...
Tout le monde avait très, très peur. Les gens avaient
peur lorsqu'ils se levaient le matin, ils avaient peur lorsqu'ils
allaient travailler, ils avaient peur pendant qu'ils mangeaient,
et ils avaient peur lorsqu'ils se couchaient le soir. Et le lendemain,
la peur, la faim et l'épuisement recommençaient.
Les Khmers rouges
ont transformé un lycée de Phnom Penh en prison.
Cette prison s'appelait S21. Des hommes, des femmes et même
des enfants ont été emprisonnés là
bas. C'était une prison tellement dure que lorsqu'on arrivait
là bas, on était certain de ne plus jamais en ressortir.
Sur les dizaines
de milliers de gens qui ont été emprisonnés
à S21, seuls 7 ont survécu !
Les Khmers rouges
avaient l'habitude de photographier les prisonniers à leur
arrivée.
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Voici
des photos de prisonniers à leur arrivée
à S21.
Regarde bien ces visages
d'hommes, de femmes et d'enfants : certains sont tristes,
d'autres expriment la peur, d'autres encore l'incompréhension.
La prison S21, aussi
appelée Tuol Sleng, est aujourd'hui un musée.
Des milliers de photos de prisonniers y sont affichées
sur les murs, pour que l'on n'oublie pas ces personnes,
et pour que cela ne recommence jamais !
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Le régime
totalitaire des Khmers rouges a été pour
les gens qui l'ont vécu un horrible cauchemar qui a duré
pendant quatre ans !! |